De notre mieux
Les jours sont pleins du son des grelots que tu agites entre tes doigts malhabiles, de bisous sur ton ventre chaud, de l’odeur de ta peau après le bain, de tes sourires qui nous remuent, de ton babillage très sérieux et de tes petites mains tendues qui cherchent nos visages. Je t’ai dans le creux de mon bras, ton oreille sur ma poitrine qui palpite, tes yeux qui interrogent les miens. Je t’ai dans le creux de mon coeur, toi qui remplit tous les silences – tout le vide, toute la vie -, toi qui me manques quand tu n’es pas là.
La vie depuis toi, ça vient ça va, de haut en bas, ça monte et ça descend, risettes et chaudes larmes, intense et merveilleux, ecchymoses en plein coeur, câlins et sparadraps. Mon plus beau voyage, tu vois, catégorie initiatique avec vue sur l’amer et l’amour à la fois. Tu me confrontes à mes propres démons, je m’efforce à baisser la garde, j’apprends à dompter la culpabilité, à chiffonner mes principes, à te confier à mon intuition, et peu à peu je balaie les fondations tenaces – ! – du désir (in)conscient de perfection pour bâtir à la place les lettres : i n t e n t i o n.
Je crois que les enfants viennent au monde pour faire grandir leurs parents. S’ils sont livrés sans modes d’emploi, c’est qu’ils cachent derrière leurs yeux un livre sans fin aux pages couvertes d’esquisses, de codes, d’histoires, de couleurs et de formules magiques. Quelle vaste entreprise que de s’atteler à comprendre les rouages qui animent cette toute petite personne, quel succulent mystère. Et puisque je ne serai pas cette mère irréprochable qui n’existe que dans mes projections d’hier, je te promets de faire chaque jour de mon mieux et de t’offrir le meilleur de moi-même, avec la lune et la mer et le ciel et les étoiles, si tu le veux.
mars 16, 2017 @ 09:49
Je cherche depuis un certain temps à quelle atmosphère tes photos me renvoyent et je viens de trouver. As-tu lu « La plage d’Ostende » de Jacqueline Harpman ? Le cas échéant et si ton bonhomme te laisse le temps de lire, je te l’apporte le 22 à Nieuwpoort :)
mars 17, 2017 @ 21:17
Je le prends comme un très très beau compliment, Jacqueline Harpman fait partie de mes auteurs préférés :) Je dois d’ailleurs l’avoir encore quelque part, tu me donnes envie de le relire !
mars 16, 2017 @ 10:20
Tes mots sont si touchants <3
mars 17, 2017 @ 21:17
<3
mars 16, 2017 @ 10:21
Tes mots sont vraiment touchants comme tes magnifiques photos… je me retrouve dans ce que tu partages. Pas évident de faire le deuil de la maternité idéalisée : mon petit bonhomme a un an et j’ai encore du mal à abandonner la quête de perfection et son lot de culpabilité. Alors je vais essayer de garder tes mots dans un coin de ma tête : chaque jour faire de son mieux…. Belle journée à toi et à ton loulou. Emilie
mars 17, 2017 @ 21:20
Je crois qu’il s’agit d’un processus permanent, la culpabilité viendra certains soir nous hanter malgré les années qui passeront. Ca ne t’empêchera pas d’être une maman formidable :) Je te souhaite tout le meilleur !
mars 16, 2017 @ 11:42
Je découvre tes mots ce matin alors que je viens de publier les miens. Sacrée maternité rêvée, qui s’insinue telle un poison dans la construction d’un nouvel équilibre à trois. Aujourd’hui j’ose parler un peu plus de ce démon, pour m’affranchir de son emprise et le tenir à distance. Pour une maternité vécue et non rêvée, pour le meilleur de nous! Bon voyage à tous les trois, c’est toujours avec plaisir et émotion que je te lis. Aurélie
mars 17, 2017 @ 21:24
Merci pour ton message Aurélie, cette coïncidence prouve à quel point ce sujet est universel :) C’est essentiel d’en parler, d’admettre ce décalage entre réalité et idéal anticipé, pour démystifier. Que tout se passe bien pour toi également !
mars 16, 2017 @ 21:47
Je trouve tes mots si vrais et si beaux, toute la complexité de la maternité, bouleversante et magnifique aventure… Pour mon ainée, j’ai bataillé contre moi même, je trouvais tout si difficile, si compliqué et si loin de l’idée que je m’étais faite de cette vie à trois. J’ai accueilli il y a un peu plus de 2 mois mon deuxième enfant, et je me sens cette fois-ci apaisée, sereine. J’ai lâché prise sur ce qui n’était pas important et je me recentre sur l’essentiel, l’amour inconditionnel que j’éprouve pour mes enfants. Je crois que c’est la clé, l’amour et la bienveillance, envers soi-même, son enfant et son conjoint, pour cette grande aventure de la vie. Et quand on lit tes mots, c’est ce que l’on sent et c’est drôlement beau…
mars 17, 2017 @ 21:27
Je me fais souvent cette réflexion à propos d’un second enfant, un premier prend toute la place, notre attention est tournée exclusivement vers lui et chaque petit obstacle se transforme vite en montagne. Merci pour ton message en tout cas, il est plein de sagesse. Je te souhaite tout le meilleur auprès de ta famille :)
mars 16, 2017 @ 22:32
Très joli texte! <3
mars 17, 2017 @ 21:27
Merci !
mars 16, 2017 @ 22:44
Ton texte est extrêmement touchant et empreint d’une grande douceur. Tu sais manier les mots avec poésie. j’aime toujours autant te lire.
mars 17, 2017 @ 21:28
Merci beaucoup Evangeline :)
mars 17, 2017 @ 09:28
Tellement joli et tellement juste… Merci de ces mots pleins de nuances toutes douces ! Je les ai lus plusieurs fois, tellement ça fait du bien à lire, tellement c’est ça : apprendre ensemble dans ces premiers pas de vie, se délivrer des idées reçues pour faire confiance à ses intuitions, rayer les images toutes faites pour créer/recréer/défaire un équilibre toujours changeant, savourer l’intensité des beaux moments malgré les passages plus rudes… Avec « vue sur l’amer et l’amour à la fois » (j’adore :)) Je suis tombée sur ton blog il y a quelques temps et c’est une très belle découverte.
mars 17, 2017 @ 21:37
Un tout grand merci pour tes mots à toi <3
mars 19, 2017 @ 15:04
« Je crois que les enfants viennent au monde pour faire grandir leurs parents. »
Ces mots résonneront en moi tout le long de la journée…
mars 30, 2017 @ 14:49
Superbe texte…
♥
mars 30, 2017 @ 15:09
Je découvre tout juste ton blog, j’aime beaucoup ta douceur et tes textes, merci pour ces partages <3