Naître mère : les huit premières semaines (ce que j’aurais aimé qu’on me dise)
Il y a quelques jours, Tim a eu trois mois. Trois mois d’amour, de progrès, de doux moments, trois mois d’un grand bonheur vertigineux. Mais pas seulement. Si le troisième mois a été marqué par tout ça, essentiellement, les huit premières semaines (de la troisième à la huitième précisément) ont davantage été le théâtre d’une extrême fatigue, de questionnements, d’un vague sentiment d’impuissance, de tensions et même de chaudes larmes de temps en temps. Le plus spectaculaire ascenseur émotionnel que j’ai expérimenté jusqu’à présent. Au cœur de cette petite tempête, je me suis sentie tour à tour extrêmement seule, en proie aux doutes, prise d’une grande culpabilité, au bout du rouleau, désemparée et, surtout, pas à la hauteur du stéréotype lisse et solaire de la jeune maman pleinement épanouie que j’avais fabriqué dans ma tête. Moi qui suis sortie de la maternité soulagée, heureuse et pleine de confiance, je me suis retrouvée petit à petit enlisée dans un quotidien difficile à vivre tant sur le plan physique qu’émotionnel. Ce qui me sauvait la peau chaque jour n’était autre que la certitude que tout cela n’aurait qu’un temps, que « dans un mois, deux tout au plus, tout sera différent ». C’était vrai. Du moins, ça l’a été pour nous.
Jamais je ne m’étais attendu à ce que devenir parents soit facile. Mais jamais je n’avais imaginé que ça puisse être certains jours si difficile.
Et si je devais mettre le doigt sur la raison principale qui a rendu toute cette période plus compliquée, ce serait : parce qu’on n’en parle pas assez. Ce n’est qu’après coup, en en parlant avec des copines déjà mamans, que j’ai réalisé que j’avais été moins seule que je le pensais. Elles ont toutes douté, pleuré, sont tombées de fatigue, ont regardé leurs bébés le cœur gonflé d’amour avec le sentiment pourtant de ne pas le comprendre. Elle était cachée là la maternité brute et sans fards, dans le cœur des mamans qui ont oublié à quel point ça avait pu être difficile les premiers temps. Aujourd’hui que nos rituels sont installés, que les crises de pleurs inexpliqués ne semblent être plus qu’un mauvais souvenir, que mes nuits ne sont plus découpées en dix morceaux et que j’ai retrouvé toute mon énergie, j’écris cet article comme pour tenir une promesse faite à mon moi d’il y a quelques semaines qui s’était juré d’en parler afin de, qui sait, soulager un peu celles qui traverseraient un tourbillon similaire avec cette impression de n’être « pas assez ». A celles-là, voici ce que j’aimerais dire :
- Ne te compare pas. Surtout pas. Chaque grossesse est différente par la manière dont elle est éprouvée, par les épreuves qui la ponctuent, par le vécu et l’environnement qui la précèdent et la sous-tendent. Tous les bébés sont également différents, ils pointent le bout de leurs nez avec leurs propres tempéraments et leurs propres histoires. Certains dorment à poings fermés toute la nuit dès les premiers jours, d’autres mettront plus de temps à atterrir sereinement sur cette terre étrangère. Certains pleurent sans arrêt jour et nuit, d’autres feront preuve très tôt d’un calme déconcertant. Ces deux facteurs influent énormément sur notre état de fatigue et donc, entre autres, sur notre capacité à sortir, à rester présentable et à maintenir une vie sociale. A chacune son rythme, tu n’as rien à prouver. Alors qu’il avait trois semaines, on emmenait Tim avec nous à un mariage, il dormait tout le temps, c’était si facile. Deux semaines plus tard, cette sortie aurait été absolument impensable tant nos journées étaient rythmées par les mots : hurlements, RGO et épuisement.
- Parlons-en de la fatigue. Beaucoup te diront « Dors quand ton bébé dort ». Ils ont raison. Même si les siestes sont les seuls moments où tu peux avoir un peu de temps pour toi, dormir suffisamment est une priorité.
- Tu vivras quelques semaines dans un corps en chantier. La grossesse et la naissance d’un enfant mettent le corps à l’épreuve, que cette dernière ait lieu par voie basse ou par césarienne. En une seconde, on se retrouve le ventre vide avec un nouvel équilibre à apprivoiser. Il y a ces muscles endoloris, ce périnée fainéant, ces saignements, ces gonflements, cette cicatrice qui tiraille, ce ventre mou, ce dos douloureux et ces kilos qui s’accrochent encore un peu. Mais jour après jour, tout passe, je te le jure, tout passe.
- L’arrivée d’un enfant bouleverse en profondeur l’équilibre d’un couple, je le savais et le confirme aujourd’hui. Le dialogue, la patience et la bienveillance (et le sommeil, encore) sont les meilleures des clés pour petit à petit réajuster ces liens essentiels. Mais qu’est-ce que c’est enrichissant.
- Tends l’oreille aux conseils si tu en as envie mais, surtout, écoute-toi. Fais-toi confiance, tu es la mieux placée pour savoir ce dont toi et ton bébé avez besoin.
- Délègue les tâches que tu peux déléguer. Je suis un mauvais exemple, il m’a fallu du temps pour arriver à demander de l’aide autour de moi mais, que ce soit pour des courses, des repas à réchauffer ou un peu de ménage, c’est très important. Ce sera du temps gagner pour dormir (encore), prendre un bain ou prendre simplement du temps pour toi. Et, bon sang, tu en as bien besoin.
- Si tu as du mal à laisser les autres s’occuper de ton bébé, ne te force surtout pas. Tout vient en son temps, peu importe les jugements.
- Que ton bébé soit nourri au sein ou au biberon, peu importe, ton choix du cœur sera le bon. Au diable les messages culpabilisants, ce choix ne concerne que toi.
- L’allaitement est un véritable don se soi qui exige disponibilité et patience (ah cette impression les premières semaines de ne passer son temps qu’à ça !). Cette relation particulière est souvent difficile à mettre en place, exige au départ une certaine persévérance, mais peut être un vrai bonheur une fois que tout est bien rôdé (j’ai eu personnellement un vrai déclic à 7 semaines).
- Si tu es confrontée à l’enfer du reflux, je n’aurai qu’un seul mot : COURAGE en lettres majuscules ! Entoure-toi des bons spécialistes et fuis les médecins avec lesquels tu ne te sens ni écoutée ni épaulée. Le RGO n’a rien à voir avec des coliques ou des régurgitations, c’est insoutenable de voir son bébé hurler de douleur et ne s’endormir que d’épuisement pour de courtes durées. « Heureusement », beaucoup de parents sont passés par cette épreuve pendant plus ou moins longtemps, tu trouveras ici tous les bons conseils et la bienveillance que j’ai reçus au moment où je n’en pouvais vraiment plus.
- Entoure-toi. Fais appel à ta famille et/ou tes amies pour partager tant les bons que les mauvais moments. La maternité fait naître des liens d’une autre intensité quand cette expérience est partagée avec des proches bienveillants.
- Enfin, sache que tout ce que tu fais est juste puisque tu fais de ton mieux. La mère parfaite n’existe pas, c’est un sacré coup monté pour nous faire culpabiliser dans nos moments de creux. Tu peux à la fois aimer ton bébé à la folie et ne plus te sentir capable de supporter ses pleurs. Tu peux être bouleversée par l’amour que tu lui portes et avoir envie d’être seule à nouveau, ne fût-ce qu’une toute petite heure. C’est normal, parfaitement normal.
Je peine à clôturer ce long article tant il me semble qu’il y a des choses à dire sur les premières semaines qui suivent la rencontre de son enfant. Donner la vie est une expérience incroyable, mais nous sommes toutes si différentes qu’il serait impensable de dresser une liste de conseils qui puissent s’appliquer de manière universelle : à chacune son histoire. Mais j’ose espérer toutefois que ces quelques lignes trouveront écho chez d’autres que moi.
Et comme les échanges ont été souvent riches par ici, je terminerai donc par : et vous, qu’est-ce que vous diriez à cette amie qui vivrait ses premiers jours de maman ?
décembre 21, 2016 @ 17:23
Je ne suis pas mère mais ce que tu racontes est essentiel je pense pour toutes les femmes, mères ou non. Au diable ces images de mères parfaites qui arrivent à tout gérer et à être au top du top. Merci pour ta franchise et ton authenticité, je te souhaite beaucoup de bonheur avec Tim :)
décembre 21, 2016 @ 22:59
Merci beaucoup Lolli !
décembre 21, 2016 @ 17:34
Tout cela est très vrai et très touchant… j’aurai aimé qu’on me dise aussi cela quand j’ai eu mon premier enfant… j’ai été plus apaisée au second, on apprend !
il faut apprendre à lâcher prise et à écouter son instinct mais souvent ce n’est pas facile…
Bonne continuation dans ton apprentissage de devenir parent, on apprend tous les jours avec ces petits machins et on grandit en même temps qu’eux…
décembre 21, 2016 @ 23:01
Merci tout plein pour ces mots. Je sais d’avance que si j’ai la chance d’avoir un second enfant tout sera différent, j’ai aujourd’hui toute l’assurance qui me manquait au départ pour m’affirmer vis-à-vis du monde autour.
Vivement la suite (mais pas trop vite) :)
décembre 21, 2016 @ 18:11
Merci pour ces mots Caroline. J’attends actuellement des jumeaux, mes premiers enfants, et j’avoue que j’oscille entre joie, fascination et vertiges… Tellement peur de ces débuts, de ne pas y arriver, de regretter…!! Ces mots me seront forts utiles dans quelques mois, si j’ai la force de les relire le moment venu. Merci et bravo à toi en tout cas. Tes photos et tes mots donnent quand même envie de faire cette rencontre incroyable.
décembre 21, 2016 @ 23:29
Merci à toi, et je te souhaite tout le meilleur pour la fin de ta grossesse et ta rencontre avec tes deux amours. Malgré l’intensité de ce qui t’attend, ce sera forcément merveilleux <3
décembre 21, 2016 @ 20:33
Je suis maman depuis six mois et je trouve sincèrement que tu emploies les mots justes pour décrire la maternité. Qu’est-ce que c’est rassurant de savoir que tout le monde passe par ces moments de doutes et d’incompréhension! Je retourne voir ma fille dormir le cœur léger. Merci!
décembre 21, 2016 @ 23:29
Oh les regarder dormir, quel spectacle plus fascinant ? <3
décembre 21, 2016 @ 22:02
Merci pour cet article! Je suis actuellement enceinte de mon premier enfant, et comme toute jeune future maman je découvre peu à peu ce monde et essaie d’appréhender ce qui m’attend d’ici quelques mois. Merci donc pour ces mots rassurants que je m’appliquerai à retenir et à relire le moment venu.
janvier 4, 2017 @ 08:50
Je te souhaite tout le meilleur pour cette fin de grossesse Coralie, et belle rencontre avec ton bébé :)
décembre 21, 2016 @ 22:28
Quel bel article ! Merci !
Pour ma part, ce que je dirais à une amie sur le point d’être maman ou toute jeune maman serait :
- Ne souffre pas inutilement APRÈS l’accouchement. Pendant, c’est autre chose. On peut choisir d’accoucher dans la douleur. Ou non. Le choix n’appartient qu’à soi-même. Mais lors de l’accouchement, la douleur est une douleur « utile ». Elle est nécessaire pour mettre l’enfant au monde. Alors qu’accepter de souffrir sans demander d’aide après l’accouchement… ça ne sert plus à rien. Et c’est uniquement épuisant…
- Une césarienne peut faire mal, très mal, dans le corps (et dans le coeur). Pas drôle, certes. Mais j’aurai préféré être prévenue.
- Il y a deux manières de tomber amoureux d’un bébé : à la première seconde, et plus tard. L’un n’est pas mieux que l’autre.
- JUST LET GO! Tu te simplifieras la vie si tu lâches l’affaire : ce n’est pas grave de ne pas avoir nettoyé le sol, de ne pas avoir cuisiné, de ne pas t’être douchée… Ce n’est VRAIMENT pas grave. Du tout. Du tout.
- Au début… ce n’est pas « que du bonheur ». Tu vas t’accrocher au fait que c’est bientôt fini, tu vas avoir envie que ton enfant grandisse vite. Et IL VA GRANDIR VITE. Furieusement vite. Et tout ce qui est difficile sera passé tout aussi vite.
- Tu vas aimer quelqu’un comme tu ne pensais pas qu’il était possible d’aimer. Cet amour va tout souffler sur son passage.
- Lorsque tout foire : on efface tout et on recommence. Aujourd’hui n’était pas top. Alléluia : demain sera mieux !
(Il est si facile d’écrire ceci avec un clavier, sur un écran… et tellement moins de le dire en face, tristement ! Merci encore pour ce bel article et ce blog magnifique que je découvre tout juste.)
janvier 4, 2017 @ 08:52
Merci pour ces précieux conseils Ninon, ils sont tous très avisés. Je m’applique encore aujourd’hui à laisser aller, à ne pas m’en faire si je n’arrive pas à tout contrôler. Ca viendra avec le temps, c’est un apprentissage permanent :)
décembre 22, 2016 @ 06:54
Cet article résonne tellement en moi ! Mon bébé est à peine plus vieux que le tien, il aura 4 mois le 25/12, et je me revois dans tes mots ! Ce que je dirais à une amie future maman : ose dire non quand on veut te rendre visite ! L’arrivée d’un bébé c’est un événement et tout le monde veut le voir, et c’est bien normal, mais toi pendant ce temps là tu ne te repose pas et lui non plus d’ailleurs, alors ose dire non !
Autre chose aussi dis à ton mari de garder des vacances pour après le congé paternité, meme si tu allaites c’est toujours un soutien d’avoir quelqu’un.
Et enfin, meme si tu as l’impression de ne plus te reconnaitre que tes angoisses prennent le dessus sur le reste, ecoute toi et tant pis si les pseudos specialistes disent que ce n’est pas bien, toi seule tu sais !
janvier 4, 2017 @ 08:53
Oh la fameuse question des visites. Après un mois passé à l’hôpital, j’avais tellement besoin de me recentrer qu’on n’a accepté que la famille proche à la maternité et beaucoup limité les visites à la maison. Je suis vraiment contente d’avoir fait ce choix, on ne se rend pas compte à quel point ça peut être éprouvant dans les premiers temps.
Merci pour ces conseils Amy :)
décembre 22, 2016 @ 10:46
J’ai été la première de mes amies à être maman. Mes deux meilleures amies m’ont demandé des conseils quand elles ont été enceintes à leur tour. Je n’ai pas voulu donner de conseils tout faits, la seule chose que je leur ai dite est celle que j’aurais aimé qu’on me dise: « ce sera difficile, mais c’est pareil pour tout le monde, toutes les jeunes mamans sont passé par là et celles qui disent le contraire mentent ou ont oublié. Rappelles-toi que tu n’es pas seule, ça a été difficile pour tout le monde » L’une comme l’autre m’ont ensuite avoué que c’était le meilleur conseil qu’on leur ai jamais donné, qu’elles se sont raccroché à cette phrase quand elles avaient l’impression de sombrer et que ça les a beaucoup aidé. On souffre trop de la comparaison, surtout à l’heure des réseaux sociaux où tout le monde met en avant le côté beau de sa vie et efface délibérément le reste.
Je peux d’ors et déjà te dire qu’il y aura d’autres moments difficiles. Tu apprendras à être maman au jour le jour, en tâtonnant, en faisant des erreurs. C’est normal, la mère parfaite n’existe pas.
« Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants ».
janvier 4, 2017 @ 09:16
C’est précieux de compter de telles amies auprès de toi, c’est le meilleur conseil qu’on puisse donner, c’est vrai. Merci pour ton message Léa !
décembre 22, 2016 @ 21:25
Personnellement, avant d’être enceinte pour la première fois, j’étais entourée de beaucoup de filles déjà maman. Elles racontaient souvent leur quotidien de jeune maman, bien loin de l’idéaliste image pleine de calme et de douceur. Mais pour ma part, je préférais ne rien savoir (de même que pour l’expérience de l’accouchement d’ailleurs), j’étais plutôt bornée et je voulais vraiment me faire ma propre expérience. J’ai vécu exactement ce dont tu parles, des moments presque sombres, des ouragans de doutes et questions, des larmes et puis cette fatigue à laquelle je n’ai pas assez prêté attention. Pourtant tout allait bien, j’avais le plus beau bébé du monde, bon dormeur, un compagnon formidable.
Tout ça pour dire que tu fais bien de désacraliser le mythe de la maternité, tout n’est pas rose, loin de là. Et puis s’il y a des têtues comme moi qui ne veulent rien savoir, elles apprendront plus tard. À ce sujet, le livre d’Anne Bacus m’a beaucoup aidée.
Avoir un deuxième bébé n’a pas été beaucoup plus facile et cela a fait place à de nouvelles préoccupations : la crainte (la gigantesque crainte!) du premier de ne plus être aimé, d’être remplacé, ma culpabilité liée à ça, les neuf mois de grossesse où l’on ne sait quasiment pas se reposer et puis l’accueil de ce petit être… est-il vraiment possible de l’aimer autant que le premier?
Mais peu importe les doutes et les moments difficiles, pour nos enfants nous seront toujours la meilleure des mamans.
janvier 7, 2017 @ 17:47
Merci pour ton témoignage Erica :)
Je pense finalement qu’on a toutes besoin de vivre cette expérience à notre façon et d’en tirer nos propres leçons, peu importe tout ce qu’on nous aura dit plus tôt. Et puis les moments sombres sont si vite oubliés.
décembre 22, 2016 @ 22:13
Merci Caro pour ce magnifique article. J’ai eu l’impression de relire une grande partie de ce que j’ai vécu dans les premiers mois qui ont suivi la naissance de mes deux garçons. En tant que jeune maman, on n’ose pas toujours parler de toutes ces difficultés de peur d’être jugée… Quand nos enfants ont quelques mois voire un an ou deux, on n’ose pas en parler aux futures mamans de peur de les « dégoûtées » de la maternité ou de les effrayées… Mais tu as su, je trouve, utiliser les mots justes.
Une phrase souvent répétée mais tellement vrai dans la pratique a déjà été citée ici, mais je vous la remets, je la trouve déculpabilisante: « Avant, j’avais des principes. Maintenant, j’ai des enfants! »
décembre 23, 2016 @ 15:23
Merci pour cet article criant de vérité … Je suis maman d’une petite fille de bientôt 15 mois et je dois dire que je suis toujours dans ces interrogations permanentes. Je crois que du fait que les enfants sont des êtres de mouvement (intérieur et extérieur) ils nous amènent à bousculer nos plus profondes certitudes, à nous remettre perpétuellement en question. Cela est extrêmement enrichissant mais soyons honnête cela peut aussi être épuisant. Elle est donc la, pour moi, la difficulté, trouver l’équilibre entre le trop et le pas assez, l’équilibre à trois aussi …
J’ai moi aussi passé des heures « sombres » au début, ça m’arrive encore. J’aurais vraiment aimé qu’on me dise à quel point cela pouvait être dur de se sentir impuissante, démunie, à quel point devenir maman ça ne se fait pas en claquant des doigts pour toutes et que si ça prend un peu de temps ce n’est pas grave. Finalement les gens te disent « c’est pas facile au début mais bon c’est tellement du bonheur aussi ». Non, il y a des jours où je n’ai ressenti aucun bonheur et plutôt une envie de prendre mes jambes à mon coup ^^ et la peur de ne pas être une bonne mère ? Cette culpabilité ressenti sans raisons mais bien trop souvent … Quelle épreuve, devenir parent ! Quel apprentissage ! Mais pour rien au monde je ne voudrais être passée à côté de cette aventure qui est de loin à mes yeux, la plus intense qu’une personne puisse avoir la chance de vivre !
A nos enfants et leur fabuleuse capacité à nous faire nous mettre en chemin !
Belles premières fêtes à trois :)
janvier 2, 2017 @ 16:12
Bonjour,
Je suis maman de deux garçons âgés de 6 et 2 ans et demi.
Mes conseils seraient les suivants, pour le tout début mais aussi pour tout le temps finalement:
- Prendre du recul, prendre le temps, ne passe précipiter sur toutes les solutions, conseils, prendre le temps d’évaluer ce qui colle le mieux à nos convictions.
- Prendre du temps pour soi, 10mn avant de se coucher ou de se recoucher, juste pour se concentrer sur sa respiration, pour laisser aller les pensées, pour se poser.
- Relativiser, on ne peut pas tout réussir, les enfants sont des personnes même à une minute de vie. Ils savent ce qui est bon pour eux, à nous de savoir écouter et décripter et d’aller, parfois dans un sens opposé à celui vers lequel nous serions allés.
- L’amour d’un enfant est inconditionnel, ne jamais douter de ne plus se faire aimer d’eux à cause d’une attitude que nous aurions eu. Par contre l’excuse, la reconnaissance de la faute est très importante pour garder la confiance dans la dualité parent-enfant.
Vivre le moment présent, lorsque la tension monte, la colère, la tristesse, le désemparement, l’impuissance, l’angoisse, la lassitude… Vivre le moment présent, se centrer sur la tâche effectuée au moment précis (marcher, faire la vaisselle, donner un biberon…), conscientiser (je marche, je fais la vaisselle…), et ensuite se caler sur notre respiration, et hop, nous retrouvons alors ici et maintenant, les tensions, colères… bien loin de nous.
Voilà en gros ce que je me rappel très souvent à l’esprit pour rester bienveillant et légère avec ma petite famille. C’est valable du tout début de la vie de nos enfants à tout le temps!
Bno vent.
janvier 31, 2017 @ 11:55
J’ai lu avec beaucoup d’attention, espérant me souvenir de tes messages quand viendront ces moments difficiles -encore loin devant moi pour l’instant.
Merci, d’avoir partagé ce côté un peu plus sombre de cette pourtant magnifique expérience. Merci car, comme tu le dis, on n’en parle pas assez.